La date d’un examen d’une faculté de médecine parisienne changée pour cause de fête juive ?

Nabil Ennasri vient de publier sur sa page Facebook un message d’un étudiant d’une faculté de médecine parisienne. L’image publiée par le militant communautaire indique qu’un examen prévu de longue date pour le 13 juin est déplacé au 14. La raison invoquée par l’établissement est le risque d’absence à l’examen de plusieurs élèves à cause d’une fête religieuse.

Selon Nabil Ennasri, le 13 juin correspondrait à « la fête juive de Chavouot qui commémore, pour les juifs, la descente de la Torah à Moïse ». Pour lui, il existe un deux poids deux mesures entre cet acharnement contre les femmes voilées à l’université et les accommodements faits par la faculté « à cause d’une fête célébrée par quelques-uns ». 

« Vous lisez bien : alors que des politiques nous bassinent avec l’interdiction du hijab à l’université et que toute revendication provenant des musulmans est vue comme une atteinte à la laïcité, on se permet de bousculer l’agenda d’une centaine d’étudiants à cause d’une fête célébrée par quelques-uns », écrit-il sur son compte officiel Facebook.

Toujours selon lui, ce « petit scandale » n’est pas le premier puisqu’il existe de nombreux antécédents notamment le changement de dates d’examens dans certaines grandes écoles, le report d’une réunion d’un conseil municipal pour Yom Kipour ou encore le financement d’écoles privées juives Loubavitch par la mairie de Paris.

« Tout ça, sans que les pseudos défenseurs de la laïcité-bla-bla ne lèvent le petit doigt. Trop occupés, sans doute, à traquer le moindre voile à l’université pour lancer de stériles polémiques », rajoute l’auteur des « 7 défis capitaux », en proie à de violentes critiques de la part de certains cercles laïcs l’accusant d’être un Frère Musulman.

Pour Ennasri, le fait d’obtenir des modifications de dates d’examens est contraire à la laïcité. Il dénonce aussi « le deux poids deux mesures qui devient fatiguant » selon lui. Il s’agit pour le militant contre l’islamophobie de permettre à toutes les communautés « d’exiger que des examens ne tombent pas pendant les jours de fêtes religieuses » ou d’imposer « un calendrier unique pour tous et on ne procède à aucun favoritisme. Personnellement, je pencherai plutôt pour la seconde option ».

Les réactions n’ont pas tardé à fuser suite à ces révélations. Pendant que beaucoup d’internautes affichent leur colère devant ce qu’ils nomment « un deux poids deux mesures entre les deux communautés », d’autres avancent que les mêmes accommodements existent dans leurs établissements.

« Pour tempérer un peu: il y a quelques années lorsque j’étais à la fac, notre examen était prévu pour le jour de l’3id alkabir. Et il a été décalé aussi, suite à la demande des musulmans. Alhamdoulillahi« , explique une lectrice.

Un autre indique que certaines universités prennent en compte les fêtes religieuses musulmanes dans leur calendrier afin d’éviter de connaître le même problème :

« De ce que je sais certaines universités font circuler en interne un document comprenant toutes les dates de fêtes religieuses, y compris musulmanes.« 

Pour une autre lectrice, qui préfère opter pour la première solution proposée par Nabil Ennasri, il est plus opportun de pouvoir s’arranger à l’amiable avec les établissements.

« Ou peut etre que la bonne réponse c’est la discrétion ? C’est la reconnaissance du pluralisme ? Vouloir punir tout le monde, leur refuser le droit de demander une adaptation des horaires, parce que nous sommes la cible d’un acharnement ce n’est pas très sage… Je trouve ça important que ce genre d’arrangement à l’amiable puisse exister… C’est ce que l’on appelle le vivre ensemble ».

 

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